- Décadence d'un souvenir d'une autre vie. - Amentia Prevost/June Olsen
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Diem
June Olsen
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Sujet: - Décadence d'un souvenir d'une autre vie. - Amentia Prevost/June Olsen Ven 31 Juil - 17:08
Le lit de mort de la demoiselle ne fut ni une immense table de marbre noir ni un cercueil de bois fleuri par vingt trois roses rouges et une centaine de roses blanches. Non, ce ne fut que sur un simple bureau à Berlin que la coquille vide laissa s'échapper une âme torturée par les vingt-trois années d'inlassable souffrance. Comment exprimer ce qu'elle ressentit, elle qui se pensait morte et enfin libérée, découvrit que son âme se retrouvait dans les limbes. Jamais la brune n'avait cru à tout ce qui s'approchait au spirituel, à l'après-mort, à l'enfer ou même au paradis. Tout cela ne lui semblait n'être qu'une excuse des hommes apeurés de laisser les leurs derrières eux ou même à ceux qui craignaient la mort. Pour rien au monde elle n'aurait cru à de telles choses aussi improbables et impossibles à ses yeux. De tout ce qu'il aurait pu lui arriver, il s'agissait bien du pire. Elle devait essuyer tous les pêchés qu'elle avait commis durant les derniers jours avant sa mort et devait continuer dans ce monde les années de sa vie qu'elle aurait dû vivre. Prolonger son existence ici ou là-bas, il n'y avait bien aucune différence pour la jeune femme. Peut-être que la vie sur Terre semblait moins pire qu'ici, là-bas elle pouvait encore croire au néant, à la possibilité de pouvoir mourir, l'idée qu'il y avait un espoir pour elle de mettre complètement fin à tout ce qu'elle endurait.
Nul mot ne pouvaient décrire ce qui la traversa au moment où elle ouvrit les yeux. Rien ne pouvait le définir et pourtant le mal pouvait bien être le pire de tout ceux que l'on pouvait ressentir. Bien pire que d'apprendre la mort d'un de ses proches, bien pire que de rater un examen, bien pire que de quitter son conjoint, bien pire que de réaliser que l'on a toujours fait les mauvais choix. Bien pire que tout cela. Elle ne pouvait rien faire contre ces maux, rien faire contre sa présence ici. Elle se devait juste de l'accepter et d'errer jusqu'à ce qu'on rendre finalement jugement sur son existence. Enfer ou paradis, ces deux termes se confondaient sans cesse dans l'esprit de la brune. Cela ne faisait aucune différence, elle avait juste espéré le néant et peu importe combien elle l'implorait, on le lui accordait pas. Elle abandonna cette idée, lassée de tout cela. Pas une seule seconde elle ne repensa à tout ce qu'elle avait laissé sur Terre, ni à ses parents, ni à ses amies. Cela n'avait pas d'importance pour elle, elle avait cessé de sentir le sentiment de culpabilité et d'égoïsme au moment même où elle avait injecté la dose mortelle dans ses veines. Qu'ils pleurent, qu'ils implorent ce Dieu qui lui avait refusé son souhait le plus cher, qu'ils perdent le sens de la vie, tout cela, elle n'y pensait juste plus. Elle l'avait laissé loin derrière elle, à tout jamais.
Doucement, elle étira chacun de ses membres en bâillant machinalement. Sa longue chevelure fouetta l'air d'un mouvement fluide et elle passa rapidement des doigts dans celle-ci comme pour prolonger son étirement. Ses prunelles se dressèrent vers ce que l'on pouvait appeler ici le ciel, elles parcourèrent rapidement ce dernier avant de retomber sur ce qu'il se trouvait devant elles. Avec tranquillité le corps svelte de la jeune femme se dressa. Visage serein voire impassible qui s'en suivait d'une beauté simple mais qui ne s'oubliait pas facilement. June, appelons-la ainsi, après tout, c'est son prénom.
Impossible de dire pourquoi et comment elle s'était retrouvée aux canaux Venisia. Elle longeait simplement ces derniers sans prononcer le moindre mot, son regard perdu ailleurs que là. Néanmoins, son regard ne fut jamais vide comme certains auraient pu l'imaginer. Non, il reflétaient son âme torturée, ses tournements, toutes les choses qu'elle cachait parfaitement. Parce qu'elle était jolie et particulière peu avaient osé soutenir son regard fixe.C'était son expression par défaut, elle avait toujours été comme ça. Désintéréssée, taciturne, calme et même presque invisible. Un véritable fantôme. June était polie, gentille, amicale et surtout capable d'affronter plus fort qu'elle. C'est probablement parce qu'elle se fichait d'elle-même et de ce qu'il pouvait lui arriver qu'elle se sacrifiait ainsi. On lui donnait alors bêtement ces traits qu'elle ne possédait pas.Il y avait, seulement, une chose que June s'accordait :une part de curiosité. Quelque chose qui faisait parfois surface et qui occupait son esprit à autre chose qu'à ses tortures quotidiennes. Peut-être la coquille vide élevait-elle à l'abrit de ce vide, une minuscule perle nacrée qui parfois daignait de s'imposer pour soulager le corps qui l'abritait ?
Sa balade lente et monotone poursuivait son cours, personne ne croisait sa route ou peut-être n'avait-elle pas fait attention à ce qui l'entourait. Quand bien même cela pouvait faire des heures qu'elle marchait sans destination, June était incapable de pouvoir décrire le lieu qu'elle arpentait. Elle ne daigna pas d'y faire d'avantage attention, après tout pour elle, cela n'avait aucune importance. Rien n'avait d'importance d'ailleurs, elle se contentait juste de marcher, et de parfois s'arrêter. Ses pensées et maux étaient tellement vastes que même un siècle ne lui auraient jamais suffit pour penser à tout. C'était devenu avec le temps sa façon à elle de faire défiler les aiguilles sur l'horloge. Même si le temps défilait, il lui semblait être éternel.
June poussa entre ses lèvres roses et charnues un soupir incontrôlés et elle reprit sa route en silence.
Tenebram
Amentia Prevost
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Sujet: Re: - Décadence d'un souvenir d'une autre vie. - Amentia Prevost/June Olsen Dim 2 Aoû - 3:37
Décadence d'un souvenir d'une autre vie.
Feat June Olsen.
Amentia marchait, comme elle le faisait toujours, encore et encore. Depuis son arrivée aux limbes elle ne faisait qu'errer parmi les autres âmes dont son seul but était de pouvoir refaire ce qui lui plaisait tant. Lorsque la fin était venue pour elle, tout ce qu'elle avait vu dans les dernières secondes de sa vie était le ciel bleue et sa dernière victime qui tombait à ses côtés. Mais ces derniers instant, elle n'en avait jamais eu cure et elle n'en aurait sans doute jamais parce que c'était à ce moment que sa paix à elle s'était arrêtée. Et depuis lors elle ne faisait que marcher dans les endroits qu'elle connaissait déjà et restait dans son esprit chaque minute qu'il passait, elle passait tout son temps là dedans se remémorant son désir qu'elle pouvait assouvir. Parfois elle ne se retenait plus et agressait la première personne venue comme si à nouveau elle pourrait commettre ce qui faisait son ancienne vie. Elle ne regrettait pas son ancienne vie ni ses actions, elle voulait juste que ce qu'elle faisait avant puisse être de nouveau fait dans sa nouvelle vie au limbes. Même si cela faisait longtemps qu'Amentia était u limbes son désir brûlant ne s'est jamais apaisé et il ne s'apaiserait sans doute jamais.
Chaque endroit qu'elle visite tout le temps lui remémore des images qu'elle aime et dont son esprit ne voudrait lâcher simplement pour apaiser un peu, rien qu'en revoyant les images de ses précédentes oeuvres. La rousse marchait alors depuis bien longtemps sans aucune remémoration mais maintenant elle était à des canaux. Son regard se fixa automatiquement sur l'eau, regardant cette traînée rosâtre qu'elle avait déjà vu auparavant et dont elle appréciait la vue. Encore une chose qu'elle avait commise, elle savait, son esprit savait, son corps entier savait ce qu'était cette traînée et c'est pour ça qu'elle l'aime tant, tout son corps veut se jeter dans l'eau pour pouvoir la touché mais son esprit, lui, ne fait que regarder avidement sans vouloir y toucher. Ce n'était qu'un mirage provoqué par son esprit lui même pour se satisfaire lui-même, à chaque fois il faisait ça et à chaque fois elle ne faisait que suivre ce qu'il imaginait. Amentia suit celle-ci dans son écoulement comme si c'était devenue son guide, ne réfléchissant plus du tout une nouvelle fois, elle ne faisait que ce que son envie lui dictait de faire et ça ne lui posait vraisemblablement aucun problème.
La rousse entendit des bruits de pas non loin d'elle, de l'autre côté du petit canal. Relevant directement la tête, elle voulait que ce soit lui, celui qui avait laissé cette merveilleuse coulée rosâtre dans ce canal. Ses yeux, ses yeux qui ne cachait aucune émotion laissait transparaître une envie malsaine dans le regard de la femme. Oui elle voulait que ce soit toi, une de ses victimes pour qu'elle puisse avoir l'espoir que tu n'es là que pour revivre la sentence qu'elle t'avait infligée pour son pur bonheur. Mais elle ne vit qu'une autre âme, se promenant près du canal. Suivait-elle aussi sa précieuse trace rosâtre dans le canal? Comme si cette traînée lui appartenait, Amentia lança un regard hostile à la demoiselle, elle ne voulait que personne ne lui vole ce qu'elle avait fait. Parce que c'était à elle. Elle continuait à suivre cette trace en gardant et un oeil sur la traînée et sur la sois disante voleuse d'oeuvre.
Ce crime lui appartenait, à elle et rien qu'à elle. A Amentia.
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