Des cheveux d'un brun bouclé, des yeux d'un bleu glacé, s'avance d'un pas posé, ce jeune homme qui ne daigne vous regarder. Froid, froid et grand, gardant une distance raisonnable avec ceux qu'il ne souhaite fréquenter. Pourquoi donc me demanderiez-vous ? Par peur en réalité. Peur de s'attacher, peur de créer des liens. Alors, autant étouffer le risque dans l'œuf. De son air de mannequin des hautes sphères, de son air de modèle du luxe éphémère, il écrase, écrase ceux qui s'approchent, écrase ses propres sentiments. Et debout là, sous le ciel qui se moque encore et encore, clope à la main, fumant ses propres émotions, il attend. Il semble attendre quelques chose, des souvenirs peut-être. Car l'amnésie emporta toute sa vie, le laissant seul et désemparé dans sa mort, il chercha le réconfort dans la nuit, essayant de se déjouer de son propre sort. Allons donc, n'ayez pas peur après tout. Des souvenirs il n'en a plus, tout comme des sentiments et des émotions. Mais il est encore capable de parler, de bouger. D'agir. Allons, n'ayez donc aucune crainte, de ce pantin brisé répondant au doux nom de Peter Andersen.

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